Pour penser les situations, pour questionner les facteurs qui conduisent à des dysfonctionnements et des empêchements, je crois bon de se donner des espaces et des temps réguliers de prise de recul. Réfléchir demande du temps et s’appuie sur de l’altérité.

Pour sortir de situations grippées, éviter les tendances à la personnalisation des problèmes, pour sortir de l’illusion des manuels de prêt-à-penser et de solutions toutes faites, je crois bon de construire des cadres qui permettent de débattre et d’éviter de se battre, d’aborder la violence sans violence,de faire circuler la parole et d’engager le dialogue. On ne peut changer l’histoire mais on peut changer son rapport à l’histoire. “Nous sommes ce que nous faisons de ce que les autres ont voulu faire de nous” (Sartre).
Car nos grilles de lecture, nos éprouvés, nos choix, nos freins, nos empêchements, nos ambivalences sont des constructions qui peuvent se déconstruire afin de sortir d’une vérité binaire et simpliste. Je crois bon de mettre la pensée en mouvement, d’expliciter le sens des mots, d’inciter à la confrontation des représentations. Parce que “les phénomènes complexes sont à la fois contradictoires, complémentaires et antagonistes” (Morin).

Car le sens se construit, le sens s’éprouve, le sens se partage et se met en délibération. Car verbaliser permet de sortir du “ça” qui gratte et de mettre des mots sur les maux, d’apprivoiser ses émotions. Car nommer permet d’aller vers l’inclusion plutôt que l’exclusion de soi.


Je crois que penser ensemble, penser en groupe, chercher à s’écouter pour s’entendre, est la pierre nécessaire d’un collectif qui respire, d’une construction démocratique.

Ma démarche

Ma démarche est une invitation à se penser dans le monde, dans un ancrage social, à se situer et se construire avec l’autre, et les autres, en situation. Accueillir l'autre en soi. “Si on n'accueille pas tout autre on se manque soi-même“ (Mondzain). Mes interventions visent à ouvrir des espaces pour aborder les empêchements, les ambivalences et les antagonismes. En problématisant les situations enchevêtrées, en explorant les ressorts et les modalités à sa main, je m’implique à aider chacun, chacune à se situer face aux aléas, aux contradictions, aux contingences et à construire, alors, son pouvoir d’agir.

Accompagner la complexité

Mes accompagnements me mènent aux endroits de la complexité, des mouvements comme des anomalies qui traversent et chahutent la société : des normes nouvelles bouleversent les équilibres et les repères sociaux, des questionnements s’invitent autour de l’identité, du genre, des assignations de places et de rôles dans la famille comme dans la société, des crises économiques, écologiques et géopolitiques drainent des enjeux sociaux et existentiels majeurs. La centralité du travail est remise en cause dans les organisations, le besoin de sens, d’horizontalité, d’engagement et d’autonomie se confronte à des dynamiques de transformation continue, de performance, de déterritorialisation, de réduction des moyens et des ressources, etc.